ACTION 1 :
Situées au sud du lac de barrage EDF dit des Grandes Pâtures, les mouillères de Noubals représentent une mosaïque d’habitats humides. Essentiellement composé de prairies humides à Molinie et Bas marais, ces zones humides abritent 3 espèces de papillons rares et menacés .En se référant aux photographies prises en 1995 par Grahm et à son témoignage, le site s’est en effet partiellement fermé. La fermeture du milieu de ce site est du à un manque d’entretien des zones à molinies.
La zone qui a été restaurée représente une surface de 4,26 Ha et correspond à la zone la
plus fermée du site composée essentiellement de prairie de molinie formant des hauts touradons.
Cette zone n’est plus pâturée et parait difficilement accessible au bétail à cause de la trop forte densité en touradons mais également à cause de leur hauteur pouvant atteindre plus de 80cm.
Cette forte densité de touradons entraîne une banalisation des habitats et tend vers une domination
de la molinie au dépend des autre plantes du cortège dont la Renouée de la bistorte.
Un chantier manuel a été réalisé et des interventions ponctuelles ont eu lieu sur les parcelles grâce à une équipe constituée de salariés, bénévoles et étudiants. Les périodes d’interventions se sont déroulés de fin août à fin septembre, saison la moins critique pour la faune et la flore.
ACTION 2 :
Dans le but de valoriser les actions menées par EDF en faveur de la biodiversité et dans le but de faire découvrir les espèces patrimoniales en lien avec l’activité d’EDF, de diffuser les enjeux qui y sont liés, une exposition photo co‐construite avec EDFa été réalisée autour de 5 grandes thématiques (les ouvrages hydroélectriques, les milieux de queue de retenue, les passes à poissons, les chasses de transparence, les transports aériens).
Chaque photo, mise à disposition par EDF,a été illustrée par une photo « nature » fournie par le CPIE. Au total, quinze photos ont été imprimées sur un format 30 X 40 cm. Le CPIE a pris en en
charge le tirage, l’encadrement et la rédaction des textes et des légendes ont été réalisé en binôme.
Cette exposition a été exposée à différents lieux notamment dans le cadre du Festival nature
d’Ariège et d’ailleurs et lors de l’Assemblée Générale de l’Union Nationale des CPIE.
ACTION 3 :
L’Oriège est un cours d’eau comprenant de nombreuses et importantes installations hydroélectriques. De part leur fonctionnement, la rivière est soumis à un régime d’éclusées
notamment entre la centrale d’Orlu et le barrage de Campauleil.
Le desman des Pyrénées est à priori présent sur tout le cours de cette rivière. Des indices de
présences ont été observés en amont d’Orlu en 2004 et récemment (2011) en aval du barrage de
campauleil. Cependant sur le secteur soumis aux éclusés, nous avions très peu de données de
présence de desman et malgré un effort important de prospection en 2011, aucun indice n’a été
observé.
Il est probable que les fortes éclusées que subit ce tronçon de rivière, éliminent quotidiennement
tout indice de présence de Desman des Pyrénées. Ainsi, bien que présent nous ne pouvons le
détecter. Cependant, connaissant l’impact négatif des éclusées sur les invertébrés benthiques, il
n’est pas exclu, que localement, la population de desman soit très faible ou disparue. Les éclusées
diminuant fortement le stock de nourriture disponible pour le desman, il est possible que cela ait eu
un impact sur la population et sa démographie.
Sachant que des arrêts de fonctionnement de plusieurs semaines ont eu lieues en 2012 et 2013, nous avons pu profiter de cette opportunité pour mettre en place cette étude de présence du Desman sur cette portion de l’Oriège entre la centrale d’Orlu et le barrage de Campauleil.
Une stabilité des niveaux sur des périodes de plus d’une semaine nous a permis d’une part de
rechercher efficacement les fèces de desman mais également de pouvoir mettre en place une
session de capture. En effet, il arrive parfois que le desman, bien que présent ne soit pas détecté par
la seule recherche des fèces et il est alors nécessaire d’avoir recourt à du piégeage.
Au terme de cette étude, nous pouvons garantir la présence du Desman sur le tronçon situé entre le Barrage de Campauleil et la centrale d’Orlu. Ce tronçon de 5.6 km, soumis à des éclusées quotidiennes reste cependant difficile à étudier et il est non aisé d’y évaluer l’état de conservation de l’espèce. En effet, si deux Desmans ont pu être capturés, la recherche de fèces, méthode communément appliquée pour l’étude de présence de Desman et relativement facile à mettre en oeuvre, n’a donné aucun résultat malgré un arrêt complet de la centrale et donc un retour au débit naturel dans ce tronçon.
S'il est compréhensible de ne pas trouver de fèces de Desman quand l’usine d’Orlu est en fonctionnement, car le marnage du aux éclusées efface probablement la totalité des indices ; il est par contre étonnant de ne pas en trouver lors d’un arrêt prolongé de la centrale. De plus, en amont immédiat de la centrale d’Orlu, beaucoup de crottes sont régulièrement observées sur ce même cours d’eau ce qui nous permet de penser que la non détection de crotte n’est pas simplement due aux caractéristiques de la rivière.
Ainsi des questionnements et hypothèses restent alors sans réponse sur l’état de la population de Desman sur ce cours d’eau et soulèvent des problématiques :
‐ Le Desman subsiste en faibles effectifs et de façon localisée réduisant considérablement les chances de détection par la recherche de fèces. En effet, si ces dépôts de crottes sont bien la résultante de marquages territoriaux, une faible population est par conséquence moins détectable, les individus éprouvant moins la nécessité de marquer leur territoire.
‐ La recherche de fèces n’est pas efficace dans ces tronçons soumis aux éclusées même lors d’arrêt de fonctionnement, bien qu’elle reste possible malgré le marnage (cas d’Eylie). Le Desman prend‐’il l’habitude de ne plus déposer ces fèces si celles ci sont quotidiennement emportées par les éclusées ?
Le Desman des Pyrénées est encore un des mammifères européen dont la biologie et l’écologie sont les moins bien documentées. Il est probable que les fluctuations régulières et importantes du débit dans un cours d’eau affectent l’espèce. En effet, l’impact des éclusées étant bien connues sur les populations d’invertébrés, principale nourriture du Desman, il est admissible que les éclusées perturbent le cycle de vie de l’espèce et donc la population.
La centrale d’Orlu étant encore en arrêt au cours de l’année 2014, il parait judicieux de poursuivre cette étude afin d’essayer d’éclaircir ces problématiques. Une année supplémentaire de recherche de crottes pourrait être mise en place avec pour objectif le prélèvement de tous les indices trouvés en vue d’une analyse génétique permettant une évaluation de l’état de la population. Cette recherche de fèces peut être couplée à des sessions de capture permettant d’obtenir des informations complémentaires et de l’ADN en cas de non découverte de fèces.